Auparavant je pensais que la tolérance était quelque chose comme Pierre apôtre demandant à Jésus : « Seigneur, quand mon frère commettra une faute à mon égard, combien de fois lui pardonnerai-je ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui dit : « je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. » (Mt18, 21-22). C’est-à-dire que la tolérance c’est quand nous pardonnons à autrui une faute envers nous. Ou encore dans le Notre Père : « Pardonne –nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » Ce que dit l’Evangile est très idéal. C’est très bien mais aussi très difficile à faire.
La tolérance vient du mot latin : tolerantia, verbe tolo qui signifie supporter. La tolérance est donc quelque chose comme supporter un mal, une contradiction. Donc la tolérance est quelque chose de plus facile à faire par rapport ce que l’Evangile nous dit.
Les jours à Madrid, j’étais à coté d’une personne qui était un cauchemar pour moi (on peut dire comme ça) mais il a été aussi mon maitre parce qu’il m’a laissé une grande leçon.
Nous nous sommes couchés vers minuit. Après cinq minutes, il a dormi. Mais pour moi ce n’était si simple, même si j’étais très fatigué, parce qu’il a ronflé comme le tonnerre. J’ai vu beaucoup de gens qui ronflent et j’arrive à dormir toujours, mais celui-ci faisait un bruit si fort que je n’en ai jamais entendu de pareil dans ma vie. Finalement, j’ai eu une nuit blanche pour la première nuit à Madrid.
J’ai eu peur de stresser si je ne sortais pas de ce problème. Deuxième nuit j’ai écouté de la musique pour arriver plus facilement à dormir. Cela a donné un petit résultat mais ce n’était pas encore la meilleure façon. Je ne voulais pas m’écarter de lui parce que c’était une attitude de mépris pour lui. Parce que, en tout cas, le fait qu’il ronfle n’était pas de sa faute. Cela ne venait pas de sa volonté. C’est plutôt moi qui me suis chargé de cette difficulté. Ainsi la tolérance dont je parle ici ce n’est pas la tolérance envers autrui mais envers moi-même. Et en plus, comment je peux être sûr que je n’ai pas fait la même chose envers lui ?
Il y a des contradictoire dans mon cœur. Comment je fais ?
On n’a pas besoin de faire des grandes choses pour exprimer notre tolérance. Mais simplement d’accepter la différence entre les uns aux autres, ou bien supporter quelque chose qu’on n’a pas d’habitude de faire.
Cela devrait peut-être le cas avec le garçon à côte de moi aux JMJs. C’était une occasion pour pratiquer la tolérance.
Pour trouver la résolution de ce problème, je me suis souvenu que quand j’étais au Vietnam, ma grande mère faisait toujours les chapelets à deux heures du matin parce que à son âge elle ne dormait pas beaucoup. Le problème est qu’elle les disait à haute voix. Ma tante ne pouvait pas non plus dormir à cette heure là. Moi, je me suis réveillé mais je me suis rendormir tout de suite après. Encore plus, j’ai dormi encore mieux qu’avant parce que je savais que chaque fois qu’elle lisait à haute voix cela signifiait en même temps qu’elle était en bonne santé. La nuit quand je ne l’entendais pas, cela me faisait plus inquiétude.
Le cas de ma grande mère m’a montré que quand on voit des choses par une autre attitude, l’obstacle qu’on considère comme quelque chose de difficile à supporter devient comme un cadeau en plus. Maintenant même si je veux, je n’ai plus l’occasion de « supporter » les chapelets de ma grand-mère.
Ainsi, le jour après j’ai commencé à partager avec le garçon à coté de moi et j’ai découvert qu’il avait plein de qualités que je n’avais pas sues. C’est simplement parce que j’étais trop concentré sur le fait qu’il ronflait. Il avait pas mal le sens de l’humour. Il était sincère. Il est devenu mon ami.
Ensuite, j’ai bien passé les dernières nuits. Je ne suis pas sûr de la cause : soit j’étais trop fatigué, soit j’ai trouvé la bonne façon de m’adapter à la situation. En tout cas, cela m’a fait du bien et m’a aidé à changer mon point de vue.
Merci JMJ et merci mon ami.
Dominique VU
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